Immobiles sous la pluie

Immobiles sous la pluie, sous le gris bleuté d'un après midi de novembre, immobiles les muscles de bronze tendus, sous les regards de quelques touristes égarés hors saison, le nez en l'air et la pluie dans les yeux ou la tête baissée pour éviter les flaques. Immobiles au milieu du parc, sur le pont, figés dans des expressions familières, des sourires complices, des regards pensifs, ou stoppés net en pleine pirouette. Plus bas la rivière et les canards indifférents. De l'autre côté du pont les vestiges de la roseraie et quelques boutons encore jaunes, survivants des premiers gels, et derrière, la fontaine massive et les sept colosses qui la supportent. Le parc Vigeland, sans feuilles dans les arbres, sans fleurs, sans enfants dans les poussettes et jeunes en skateboard, sans barbecues sur les pelouses et sans tous ces gens qui prennent le soleil autant que possible, tant qu'il est là avant la longue obscurité qui recouvre la ville en Novembre.